Lettre ouverte au chef de la gauche caviar

Lettre ouverte au chef de la gauche caviar

Réponse au 1er secrétaire du parti socialiste

Article de SUD-OUEST du 26 novembre 2007 « mais où est le PS »

 

Tu m’as mis en colère quand j’ai lu l’article hier à 3 h et demi. Je ne suis pas retourné au syndicat… Je suis retourné chez moi t’écrire. Tu as troublé mon deuil de 6 jours d’un père que j’ai admiré. Toute sa vie il a combattu pour la dignité, contre le fascisme, contre la pauvreté, contre le racisme, pour supprimer les injustices sociales, pour la régularisation des sans papiers. Lui le Berger Nuragique que le patronat a été chercher parce « qu’aux arabes la France elle faisait la guerre », Il s’était battu pour rassembler la gauche contre le capitalisme .Nous l’avons enterré en militant, avec l’internationale, avec son parti : le parti communiste, avec son syndicat : la CGT. Avec la Ligue, avec SUD, avec la FSU, avec nous ses 4 fils encore vivants. Tu ne comprends pas ça. T’as fait l’ENA.

 

Mon père a connu la prison, les licenciements, le racisme, l’agression des fascistes, il n’a pas eu le temps de lire la prose de Bruno Dive « Mais où est le PS », il a pas eu le temps de critiquer les honteuses attaques que tu portes contre ceux qui chaque jour luttent contre le patronat qui a promis par la voix de son chantre Kessler « de défaire méthodiquement le programme du conseil national de la résistance » de supprimer « tout ce qui a été mis en place de 1944 à 1952. ». Il n’a pas eu le temps de critiquer les honteuses attaques vis-à-vis de ceux qui chaque jour luttent contre Sarkozy qui a posé la question « de savoir si l’héritage de mai 68, doit être perpétué où s’il doit être liquidé une bonne fois pour toutes » Avec mon père on n’avait pas les mêmes idées, lui au PCF les 5 fils à la LCR. Mais contre les patrons… et face aux gars comme toi, j’imagine quelle aurait été sa réaction. C’est instinctif. Je suis son fils.

 

Moi j’ai lu : « le syndicalisme que l’on doit combattre c’est celui de SUD ». J’en ai vomi. SUD c’est mon syndicat et j’en suis fier. Il s’est construit parce qu’en 1988 Evin ton camarade avait préféré négocier avec la direction de la CFDT, plutôt qu’avec les représentants des 125 000 manifestants, la coordination infirmière, créée en juin 88 par des militants CFDT de base, j’en étais, à Lille avec Pierre, Dominique, Anne-Marie. Tous les salariés de ma boite en sont témoins.

 

A Paris pour Serge, Pascal, Irène et Marie-Thérèse et des milliers d’autres ce fut l’exclusion. Une des très nombreuses exclusions de la CFDT. Ils ont créé le CRC qui s’est ensuite appelé SUD. Ils ont payé le prix fort de la répression. Ils ont galéré parce qu’un décret du gaullisme en 66 ne reconnaît pas aux Travailleurs le droit de choisir son syndicat. Parce que Perben a fait un amendement scélérat. Ce décret, cet amendement, la gauche, les socialistes ne l’ont jamais annulé. Seules 5 centrales dont certaines moribondes bénéficient de la présomption irréfragable de représentativité. Pour les autres, mais surtout pour SUD et pour les syndicats membres de solidaires c’est la galère, des procès, la répression patronale, les licenciements.

 

J’en ai voulu aux dirigeants socialistes de ne pas avoir annulé les lois scélérates de la droite. Cela ne m’a jamais empêché de voter à gauche. Pas pour Chirac. Pour la Gauche. Pas pour Bayrou. Pour la gauche.

 

Et quelquefois pas pour la gauche. Pour Ségolène, je n’ai pas pu. Et j’ai bien fait. Je serai beau avec Bayrou comme premier ministre et un chef socialiste qui fusille à bout portant les syndicats et les grévistes qui ne défendent que leurs droits. C’est pas la gauche ça !

 

Cette gauche là elle est belle en Grande Bretagne, à soutenir Georges Bush et faire la guerre en Irak.

Elle est belle en Allemagne à lancer la retraite à 67 ans.

Elle est belle en Italie à soutenir Romano Prodi. Quand Benoît XVI au discours de Ratisbonne, fait appel à Manuel II Paléologue mort depuis 500 ans pour parler de la guerre sainte, il lui emboîte le pas. Bush est contagieux, même pour les socialistes. C’est pas la gauche ça !

 

Moi j’ai lu : « le syndicalisme que l’on doit combattre c’est celui de SUD » J’étais tout affairé à soutenir ma fille, mes neveux en lutte, les étudiants et lycéens, comme je l’avais fait pour le CPE. Ce midi je suis intervenu devant 1500 étudiants à l’Université de Lille 2. J’ai compris qui tu soutenais. C’est pas la gauche ça !

 

3 ans durant j’ai été invité à l’université d’été du Parti Socialiste du Nord. Je suis venu, je ne suis pas sectaire. J’y suis intervenu à la tribune, j’ai débattu, il y a des travailleurs, des chômeurs, des retraités socialistes. Et puis il avait Marc un premier secrétaire qui t’a bien cartonné à la veille du référendum. Je le sais j’étais là. Je les respecte. C’est la gauche ça.

Je ne suis pas d’accord avec eux, mais c’est la gauche, une composante historique du mouvement ouvrier Français. Ce sont des militants qui croient dans leurs idées, comme moi. Tu peux pas comprendre t’as fait l’ENA.

 

Tu soupçonnes le pouvoir « d’encourager les gauchistes ». T’attaques Besancenot. Je ne suis plus à la Ligue, mais touche pas au gamin.

Staline a fait assassiner Trotski, son fils Léon Sedov à Paris, Blasco aussi (c’est mon ami Raymond, socialiste, qui l’a dit, tu le connais, tout le monde le connaît au Puy), Mais c’est Pollard qui me l’a appris en 68, je connaissais pas Blasco, je connaissais Pietro Tresso assassiné en France en 1943, c’est sa lecture qui m’a fait choisir la ligue, Staline l’a tué comme il a massacré des millions de communistes, il a désespéré la révolution d’octobre. Trotski l’a écrit bien avant que tu sois né dans un beau livre « les crimes de Staline ». Staline appelait Trotski l’hitléro-trotskiste. T’y crois toi à celle là, dis moi ? Y a pas eu un dirigeant socialiste pour les sauver de la Guépéou, les accueillir.

 

Maintenant tu nous sors ton histoire dégoûtante des Trotskystes alliés du pouvoir. Chiche je te la fais ! Et en 14, ils étaient où les socialiste, quand on a fusillé en 1916 nos propres soldats dans les tranchées, ils étaient de quel coté les socialistes ? Et Gustav Noske il était trotskiste ? Et Rosa Luxembourg, elle est tombée dans l’escalier ? Et Karl Liebknecht, il s’est jeté par la fenêtre ? Et le 8 mai 45, à Sétif ils étaient où les socialistes, et pendant la guerre d’Indochine c’était sarko au pouvoir ? La guerre d’Algérie c’est les socialistes qui ont signé l’indépendance ? Et les massacres de Madagascar c’était la grippe aviaire ? Arrête tout de suite, j’ai pas fait l’ENA.

 

Dans ma famille on avait le seul berger sarde qui savait lire à la fondation du Parti communiste Sarde. Il militait avec Gramsci. C’est mon cousin Mario qui me l’a dit, et Mario il est pas communiste. A sa sortie de prison à Burgos chez la mère il a eu 200 moutons. Livio Maitan tu connais pas, il avait une maison pas loin de chez moi. Viens lui dire que ceux qui luttent, sont alliés du pouvoir.

 

J’avais un ami socialiste à la CFDT, s’appelait Charles Henri, il citait Arthur, tu connais le roi Arthur de Lomme : Arthur disait, « pour grimper au cocotier faut avoir le cul propre ». C’est pas très joli de mentir, de dire que le « pouvoir encourage les gauchistes ». Et sous ta mandature les socialistes ils ont supprimé le forfait hospitalier ? Ben non c’est les socialistes qui l’ont inventé ! Ils ont abrogé le décret Balladur de 93 pour les retraites du privé ? Ben non les socialistes, ils ont signé à Barcelone ! Dis ça rapporte combien une retraite de Député ? Et Sénateur ? On a le droit de cumuler ? Pas possible ! C’est quand l’abolition des privilèges ? Ha t’es député ? Je savais pas ! Tu sers à quoi ? Tu fais quoi ? Elle est bonne la cantine ?

 

Tu veux que je continue ? Et Strauss Kahn il encourage qui ? Et l’AMI, et l’AGCS et l’OMC, ce n’est pas un socialiste qui l’a négocié ? T’as dit comment ? Lamy ? Pas possible ça s’invente pas ! Et tous les socialistes convertis à la droite sécuritaire, qui ne servent à rien, parce que le Président fait tout a ton avis, ils encouragent qui ? Et Jack Lang au service du projet Présidentiel. Sauvé de la débâcle par les électeurs socialistes Boulonnais. Ils doivent l’avoir dure à Continental Nutrition. Il doit être remonté le Franck de tant d’impudeur en préparant le disque de Béranger !

C’est vrai que toi t’encourages pas grand monde, tes semelles ont pas dues être fort usées à soutenir l’ouvrier le 18 octobre et le 20 novembre. C’était peut être pas le quart d’heure. Quand on voit à la télé certain dirigeant s’enfuir sous les huées et qu’on s’appelle Hollande on a raison de se méfier. Chacun reconnaîtra les siens. Les salariés savent reconnaît un énarque déguisé en manifestant !

 

Il y a eu de grands militants socialistes, il y a eu Jaurès. Il y a eu Henri qui m’invita à la tribune de son Meeting de Villeneuve d’Ascq des socialistes pour le Non à la constitution libérale de l’Europe. Dans ce combat, il y a eu Marc qui fût 1er secrétaire de la Fédération du Nord, Gérard que j’avais connu autrefois à la Ligue, Jean-Luc que j’ai croisé au Forum social d’Athènes alors que j’allais manger avec mon vieux copain Bensaïd. Et tant d’autres… Je les respecte. Ils ont des convictions, ils n’ont pas démérité contre la constitution libérale, ils ont fait leur part de travail.

 

Mais toi tu dis « le syndicalisme que l’on doit combattre c’est celui de SUD » à ceux qui avec des dizaines de milliers d’autre ont manifesté le 18 octobre, le 20 novembre pour le pouvoir d’achat, les retraites, les services publics, à ceux qui combattent le commis du patronat au pouvoir, celui qui mange avec Bush et Poutine « les saigneurs de la planète », celui qui veut casser les 35 h, le contrat de travail à durée indéterminée, privatiser l’hôpital public, faire payer les franchises aux malades, celui qui prépare la guerre avec l’Iran par la voix de ton ex camarade porteur de riz mais amateur de caviar, celui qui pille le parti socialiste de ses dirigeants, celui qui envoie au Fond monétaire international un de tes éléphants pour étrangler les pays pauvres qui croulent sous la dette immonde.

 

Mais toi tu dis « le syndicalisme que l’on doit combattre c’est celui de SUD » parce que tu as compris qu’il y a eu une grève reconductible à la SNCF parce que SUD est représentatif. Tu as vu comme tout le monde qu’en empêchant SUD de ce présenter au suffrage des salariés d’EDF « il n’y a pas eu de grève reconductible dans l’entreprise la plus syndiquée de France. ». Le Patronat est content. Sarkozy est content. Hollande est content. Comme Bernard, Comme Fadela, comme Hubert, comme Dominique. Comme Kessler, comme Gauthier Sauvagnac !

 

Tu te dis socialiste. Mais tu es une injure au socialisme.

 

Il est vrai que la privatisation du Gaz et de l’Electricité ne te gène pas. Pour la Poste c’était un socialiste qui avait inventé la méthode et sanctionnés mes vieux amis militants SUD à Lezennes. Pour le Rail c’est sous Jospin qu’on crée RFF. C’est sous Sarko qu’on loue à Véolia.

 

Ah, Véolia tu connais à Lille ils se partagent la Flotte avec SUEZ. Les poubelles avec SUEZ. On y a licencié mon copain Omar. Le collectif anticor de l’assemblée nationale l’a soutenu. Je sais j’y ai fait une conférence de presse. Martine a toujours refusé de me recevoir à ce sujet. Je sais pourquoi. Beaucoup le savent aussi. Mon ami Jean-Luc me l’a dit, il y aura un procès. On connaît bien Jean-Luc à Véolia ils l’ont viré pour ça. Jean Luc il prépare un livre sur l’argent sale du patronat. Il m’avait demandé d’écrire. Je lui avais dit pas le temps, mon père va mourir. Tu m’as mis en colère, il a un beau cadeau Jean-Luc : un chapitre complet pour son livre.

 

Au fait, je t’ai pas entendu beaucoup là-dessus : Gautier Sauvagnac il parait qu’il fluidifie le dialogue social, avec des valises de 25 kg de billets… là ça te défrise pas. Je n’ai pas lu « le syndicalisme que l’on doit combattre c’est celui des délégués qui se font acheter avec les caisses du patronat pour signer des accords pourris ». Normal en 1988, tes petits copains avaient choisi leurs interlocuteurs. Je m’en souviens, j’étais en grève. Tu te dis si SUD est là on pourra plus faire comme en 88. T’espères être Président ?

 

Franchement t’as pas l’étoffe d’un Mitterrand.

 

Lui c’était un mec ! Il savait flatter l’ouvrier, le monde du travail. Il savait que pour manger du caviar en 81, il fallait flatter les 86 % de la population du pays qui sont salariés, chômeurs ou retraités un peut avant il l’a dit même. T’as fait l’ ENA tu sais pas lire, t’as qu’à décalquer.

 

11 fois ministre avant 58, Il envoie le contingent en Algérie, et il se fait élire 23 ans après en disant «En ce jour où je prends possession de la plus haute charge, je pense à ces millions et ces millions de femmes et d'hommes, ferment de notre peuple qui, deux siècles durant, dans la paix et la guerre, par le travail et par le sang, ont façonné l'Histoire de France, sans y avoir accès autrement que par de brèves et glorieuses fractures de notre société. C'est en leur nom d'abord que je parle, fidèle à l'enseignement de Jaurès, alors que, troisième étape d'un long cheminement, après le Front populaire et la Libération, la majorité politique des Français démocratiquement exprimée vient de s'identifier à sa majorité sociale. »

 

Moi je savais ça, je suis un vieux militant, à 12 ans je vendais Pif le Chien à la Cachette quand mon père vendait l’huma dimanche et qu’on collectait pour le Vietnam. J’ai voté Tonton quand même.

 

Tu vois j’ai fait ma première pyrogravure c’était une forge de la Vallée, tu sais celle de Marcel Trillat. Je ne te la montrerai pas, on n’est pas du même monde.

 

Pour « le silence dans la vallée» j’ai pleuré. Tu peux pas comprendre. Un beau Film pour les ouvriers.

 

J’ai pleuré ce n’est pas parce que mon Oncle y a travaillé jusqu’à la pré-retraite comme fondeur, la nuit. C’est pas parce qu’il a manqué d’y rester, hospitalisé au service des grands brûlés. C’est pas parce que mon père s’en est fait virer. C’est parce que moi j’ai entendu le « Vacarme dans la vallée », en arrivant en France, en 58, sous le couvre-feu. Plus de 20 Usines métallurgiques il y avait. Du bruit partout. Pleins de copains sont morts avant l’âge de la retraite à la coursière. Demande à Carmela elle t’en parlera.

 

Moi quand j’ai entendu le « silence dans la vallée » c’était en 68, pour la fermeture de Thomé, j’y étais pas. J’avais 14 ans en 68. Tu peux pas comprendre t’as fait l’ENA. J’ai pas fait grand-chose j’ai aidé mon père. Il animait la grève lui, occupation d’Usines pas des blocages, des occupations ! En voyant le Film je me suis dit : « si on pouvait avoir le pantin de Sarkozy l’année prochaine à l’entrée de chaque usine, en chantant Hoé, hoé, SARKO navigue sur nos sous, avec un 22 mars qui commence en décembre et un mois de mai au mois de Mars avec 10 millions de grévistes, on lui en fera voir à Kessler »

Toi tu peux pas comprendre, Kessler c’est pas ton problème. Toi tu dis « le syndicalisme que l’on doit combattre c’est celui de SUD ». Moi je te dis « Kessler, c’est le MEDEF. Le MEDEF c’est le syndicat patronal. Le syndicat patronal c’est ceux qui piquent dans la caisse de la médecine du travail, qui se logent gratuit pendant qu’on a l’amiante, qui piquent plus que ça va rapporter la franchise médicale. » N’importe quel manœuvre comprend ça. Pas besoin de faire l’ENA !

 

Franchement t’as pas l’étoffe d’un Mitterrand. Tu te dis socialiste. Mais tu es une injure au socialisme. Je ne voterai pas pour toi. Je vais même te dire je ferai tout pour que tu ne sois jamais candidat. J’ai de la famille, des amis, compagnons de lutte, des vrais socialistes au parti socialiste, alors je leur dis à Véronique et à Bénédicte, à Laurent, à Henri, à Gérard, à Charles Henri… Je leur dis à tous ceux que j’ai rencontré à l’Université  socialiste de Lomme : en 1903 quand 50 000 ouvriers du textile étaient en grève à Armentières, à Roubaix, à Tourcoing, Jaurès ne cognait pas sur les grévistes, il demandait une commission d’enquête pour améliorer la condition ouvrière. Alors vous les vrais socialistes virez le, ce gars là ne fera jamais gagner la gauche. Il a perdu 2 fois, il vous a fait voter Chirac. T’as pas Le PEN t’as Sarkozy. Tu veux Kessler la prochaine fois en 2012 ? Avec Sarko sur un bateau à la tête de Vivendi ?

J’ai des collègues, des compagnons, des amis, des camarades, de la famille qui n’aiment pas les patrons. Ils savent eux que cette année le fisc a fait un chèque de 50 000 € en moyenne pour les 2400 contribuables les plus aisés du pays. Ils savent que les 3500 foyers les plus riches de France (sur un total de 35 millions), ont vu leur revenu réel progresser de 42,6 % au cours de ces huit années alors que les autres voient leur pouvoir d’achat baisser. Ils savent eux qu’un syndicat ça peut servir.

 

Il y a des millions de chômeurs, d’étudiants, de salariés, des retraités, des handicapés, des invalides, des malades de longue durée qui vivent avec moins que le SMIC. Ils savent qu’un syndicalisme encore plus affaibli ne fera que répartir les richesses plus favorablement au patronat.

 

Il y a des syndicalistes dans tous les syndicats qui sont sincères, quelle que soit l’organisation, qui donnent leur temps au service des salariés, des chômeurs, tiennent tard des permanences, se dévouent à la cause de la Justice sociale, défendent comme moi aux prud’hommes, demande à Abdel, il te racontera, comme l’à fait mon père jusqu’il y a peu, demande a Nouzon, il en a pris du pognon dans la poche des patrons. Ces gens là ne confondent pas. Ils savent que quand on commence à s’attaquer à un syndicat, la santé des autres est en danger.

 

Il y a des étudiant qui ont entendu ton ami Julliard dire qu’il ne demandait pas l’abrogation de la réforme LRU et qui l’on vu casser la grève en appelant à la reprise sans jamais avoir appelé à la grève. C’est ce syndicalisme là que tu souhaites, celui qui fait la bise à Pécresse? Dis le tout de suite ça tombe bien y a des élections !

 

Il y a les cheminots qui t’on entendu dire au parlement que tu était en désaccord sur la méthode, pas sur le fond. Comme Chérèque qui appelle à la reprise alors qu’il combat toutes les grèves. C’est ce syndicalisme là que tu préfères celui qui fait la bise au MEDEF. Tu veux aussi un stylo ? Dis le tout de suite ça tombe bien il y a des élections !

 

Et puis les adhérents de SUD. Tu sais eux ils ne démissionnent pas pour aller au gouvernement. Tiens au fait il est représentatif à combien le PS ? T’as perdu combien d’adhérents depuis les élections ? T’as combien d’adhérents ? Plus que SUD ? Ne déconne pas ! Tu vas nous combattre. Tu vois, si tes amis te virent pas, il y a du monde sur le pont pour leur faire comprendre !

 

Mais tu sais je suis vraiment en colère, je vais pas laisser faire tout le boulot aux copains. Question de dignité. Dans la famille, y a jamais eu de rentier, chacun fait sa part. Je suis citoyen comme tout le monde après tout !

 

J’avais plaqué, les sectarismes et les divisions politiques, mais là tu es mon obligé. Tu m’as convaincu. Je vais remettre ça. Ces élections seront l'occasion de poursuivre la bataille contre Sarkozy, la première occasion électorale depuis son élection. C’est Besancenot qui sera content. Tu ne sera pas ravi c’est sur. Je me souviens qu’après 68 Gaston Deferre avait fait 5 %. Gaston, un gros Besancenot quoi ! Aux municipales les socialistes nous auront en face à Lille. T’es sûr qu’ils veulent perdre la municipalité, combattre SUD et tous les militants syndicaux de base de tous horizons qui répondent à la lutte de classes que mène Kessler, qui combattent sans relâche contre les expulsions d’enfants de ROM européens et de sans papiers ?

 

A Lomme ainsi ça tombe bien, j’avais un compte à régler avec un socialiste qui avait promis une table ronde et qui n’a pas tenu parole aux salariés de ma boite. Et ça tombe bien parce que les salariés de ma boite, ils savent eux que je tiens parole. Tu devrais te méfier. Le Maire il a déjà compris il a pas fait l’ENA.

Tu sais Lomme c’est la mairie où on m’invite chaque année à l’université d’été, au nom de SUD. Ça tombe bien cette année j’avais décliné l’invitation.

 

Et puis je vais te dire à Nouzonville, tu sais chez mon père j’ai plein de copains et un Maire socialiste. J’irai faire un Meeting, promis. Il a pas fait l’ ENA non plus, il a compris !

Mais attend je ne suis pas tout seul à SUD, t’imagines pas. Si tout le monde fait comme moi il va y avoir du Sport.

Si je suis en colère, c’est parce que je veux que Sarkozy soit défait, je ne veux pas une victoire que dans les élections mais je veux gagner contre la régression sociale, pour sauver les contrats de travail et les statuts des salariés du public, la retraite de mes enfants et la sécu, l’hôpital public qui a bien aidé mon père, je veux un autre partage des richesses favorable au monde du travail.

 

En attendant trêves de plaisanteries, je continuerai le combat syndical, mais en tant que citoyen, j’appelle dans tout le Nord Pas de Calais à la constitution du maximum de listes anticapitalistes, antiracistes, écologistes et pour l’égalité des droits sur toutes les villes d’importance.

 

Je lance cet appel aux :

-         Etudiants victimes de Pecresse et de ses CRS ;

-         Salariés du privé victimes du Medef et de Kessler ;

-         Salariés du public victime d’un pouvoir qui supprime un a un tous les services publics ;

-         Chômeurs et les intermittents du spectacle victimes des réformes de l’ Unedic ;

-         Malades victimes de la franchise médicale ;

-         Hospitaliers victimes des privatisations, d’une santé malade de trop de restrictions, et de restructurations, de plans de redressement ;

-         Cheminots et agents des services publics victimes des mises en cause de leur retraite, de leur statut, ETC… etc…

à s’ unir dans les élections comme dans les luttes autour de listes « 100 % à gauche pour un autre partage des richesses »

 

J’appelle de mes voeux la gauche du NON à l’Europe de la libre concurrence et de la régression sociale, à se rassembler dans la diversité, au delà des clivages partisans, à ouvrir une dynamique dans le cadre de listes pluralistes, paritaires, colorées, jeunes, indépendantes du Parti socialiste dans toutes les villes, à l’exclusion des villes où les candidats du PS auront clairement exprimé leur double volonté de soutenir : toutes les revendications des travailleurs, des chômeurs, des étudiants, des Roms, des sans papiers, et clairement manifesté leur volonté de reconnaître sans ambiguïté le fait syndical et donc l’Union Syndicale Solidaires dont est membre SUD, en demandant officiellement le départ de Hollande.

 

A Lille et dans les communes associées de Lomme et Hellemmes, j’appelle à  la construction d’une dynamique collective dès la semaine prochaine pour construire la liste : «A Lille, Lomme et Hellemmes la Gauche 100 % à gauche pour un autre partage des richesses » ou un autre nom qu’on décidera ensemble. Peu importe. L’important c’est que le message soit porté par les collectifs à naître, que le combat soit mené sans concession face à la droite revancharde, sans compromission avec le patronat et le Modem parce que ceux là sont les vrais adversaires. Tu l’avais oublié ?

 

Adieu Hollande on t’oubliera vite, je le répète tu n’est pas Jaurès.

 

 

 EPILOGUE : Le jour où l’assemblée examine le code du travail pour le mettre en pièces les 2 dizaines de millions de travailleurs du privé auraient bien voulu t’entendre comme ils auraient voulu entendre autre chose que le silence assourdissant des confédérations syndicales. C’est Lionel qui me l’a dit.

Il a été viré de la CFDT le 18 octobre dernier. Le 3 décembre on a créé l’Union Syndicale SUD industries 59 62. C’est sûr il a désigné ses délégués syndicaux SUD aujourd’hui à Renault Douai. Le patronat va l’attaquer, il va se défendre, on sera tous derrière lui. Merci Hollande continue à manger avec le diable, la grande cuiller ne t’emportera pas au paradis électoral.

 

 

Vladimir Nieddu

Citoyen sans parti, en colère, syndicaliste en action, abonné à Rouge, à Liberté et au Gaz de France