uniondesrevoltes

Pour l’union des révoltés

Paru dans le bulletin Avanti ! Novembre 2005

Le dernier trimestre 2005 a vu s'accuser encore les éléments de crise sociale et politique. La légitimité du gouvernement à gouverner et, au-delà de lui, la légitimité des classes dominantes en général, sont profondément sapées. En toute logique, la réponse du pouvoir est un tournant net vers la répression. La déclaration de l'état d'urgence le 7 novembre, puis sa prolongation pour trois mois par le parlement, marque une nouvelle étape du durcissement de la lutte des classes. En effet, du 29 mai à la révolte des quartiers populaires en passant par les luttes dans les entreprises, c'est le même refus des politiques de casse sociale qui s'exprime.


Après le 29 mai, un gouvernement blessé

Le gouvernement Chirac-Villepin-Sarkozy a décidé de réagir au camouflet du 29 mai par la fuite en avant libérale (contrats nouvelle embauche, privatisation des autoroutes...), cours encore accentué à la rentrée avec l'annonce soudaine de la privatisation à 100 % de la SNCM. C'était là annoncer clairement la volonté d'en découdre avec un secteur combatif de la classe ouvrière dans une ville à la pointe du mouvement social depuis le mouvement de mai-juin 2003. Les hésitations au sein du gouvernement n'ont pas empêché le recours à l'intervention spectaculaire du GIGN. De même la réponse au mouvement de grève de la RTM, sur une question similaire, fut le recours aux tribunaux, le mouvement reprenant cependant après quelques jours de suspension – mais la menace de réquisition plane toujours.

Autant de signaux forts donnés au mouvement social après la répression du mouvement lycéen au printemps, l'intervention du GIPN contre les postiers de Bègles en mai 2005 et les poursuites contre les arracheurs d'OGM. Le gouvernement, pleinement conscient que sa politique n'a plus qu'un soutien très minoritaire dans la population – et structurellement incapable d'en mener une autre – cherche à provoquer la crise à chaque affrontement dans l'espoir de pouvoir appeler à l'union nationale et au retour à l'ordre sous ses conditions.

Les conflits sociaux deviennent par conséquent de plus en plus violents. Parallèlement se perpétue leur caractère éclaté de par le manque d'un projet politique alternatif qui leur donnerait une ligne d'horizon, et de par l'orientation conciliatrice des grandes directions syndicales. Que ce soit l’absence de véritable coordination des luttes à Marseille, ou la stratégie d'épuisement de la mobilisation des salariés via la méthode des « journées d'action » atomisées, la volonté des grandes confédérations d'éviter un affrontement d'ampleur est manifeste. Cependant le désespoir n'a toujours pas remplacé la colère chez les travailleurs. Le mouvement de révolte de la jeunesse des quartiers populaires a même réussi à attirer la sympathie de larges couches du salariat, ce qui est presque inédit pour un mouvement de ce genre.

Nul ne sait à qui profitera en fin de compte la polarisation qui s'est opérée ces dernières semaines, mais il est très possible que des affrontements entre les classes encore plus amples et violents aient lieu dans les mois à venir, ce qui rend les initiatives des révolutionnaires d'autant plus décisives.


La révolte des quartiers populaires

La révolte qui a embrasé les quartiers populaires à partir de la fin octobre 2005 n'est bien sûr qu'un nouvel épisode de la guerre larvée entre la jeunesse des quartiers populaires et l'Etat. Ce sont en particulier les nouvelles conditions d'existence de la fraction la plus fragilisée du prolétariat à partir du début des années 1980 qui en déterminent la forme : chômage de masse et ghettoïsation, deux éléments démultipliés pour les familles issues de l'immigration coloniale et post-coloniale du fait des discriminations à l'embauche et au logement.

Parallèlement, le mouvement ouvrier organisé a reculé dans ces quartiers, d'une part du fait de la précarisation généralisée qui ne permet plus aux vieilles formes d'organisation politique et syndicale de donner les mêmes résultats, d'autre part du fait de la déception consécutive à l'arrivée au pouvoir de l'Union de la Gauche, en particulier à partir du tournant de la rigueur. L'utilisation cynique de l'épouvantail Front National par les partis de gouvernement et en premier lieu le PS, le détournement par ce parti de la dynamique militante partie de la Marche Pour l'Egalité via Sos Racisme, les concessions scélérates faites à la thématique du « problème de l'immigration », ainsi que les capitulations sur les thèmes de l'insécurité et d'une soi-disant « menace islamique » n'ont fait qu'ajouter les insultes aux coups et aiguiser la méfiance des habitants de ces quartiers populaires envers le mouvement ouvrier. Pour autant, il est inexact de parler de « désert politique dans les banlieues ». La politisation est souvent forte mais l'action militante prend le plus souvent la forme de participation à des associations, et de campagnes sur des questions locales – logement, services municipaux – ou internationales1.

Dans toute une partie de la jeunesse, le manque de perspectives d'une vie meilleure, le sentiment d'être méprisé et rejeté hors d'une communauté nationale dans laquelle on est né, le harcèlement policier, éducatif et patronal, amènent à des formes de révolte particulièrement radicales, bouffées de colère qui ponctuent un quotidien résigné, souvent à l'occasion d'un drame causé par des violences policières. En général ces révoltes, sporadiques et éclatées, ne parviennent pas à influer réellement sur le champ politique national. Même une résistance locale organisée et soutenue contre les violences policières, comme celle menée à Dammarie-Lès-Lys depuis 2002, n'a pas pu avoir de réel écho au niveau national2.

Il n'en est pas allé ainsi pour la révolte de la fin 2005, qui s'est rapidement étendue à toute la France, comme s'il avait suffi d'une étincelle pour mettre le feu à la plaine, a divisé le gouvernement et l'a poussé dans ses retranchements, et a mis en évidence la nécessité de changements sociaux et politiques de grande envergure en France.


Provocations du gouvernement et de la police

Le 25 octobre, le ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy se rend dans un quartier populaire d'Argenteuil à la nuit tombée, accompagné de gardes du corps et de nombreuses caméras venues relayer ses propos. Confronté aux protestations des habitants, il lance des tirades méprisantes qui marquent les esprits : « ils ont raison de ne pas être contents, ils ont compris qu'on allait casser leur économie souterraine », ou bien à l'adresse d'autres habitants dont l'allure lui paraissait sans doute plus digne de confiance : « on va vous débarrasser de cette racaille. »

Deux jours plus tard à Clichy-sous-Bois, de l'autre côté de la banlieue nord de Paris, dix adolescents fuient à l'approche de la police, trois d'entre eux se réfugient dans un local EDF et sont électrocutés. Deux jeunes en meurent, l'autre est gravement brûlé. Des altercations ont lieu entre population clichoise et policiers, lesquels n'hésitent pas à se servir de leur flash-ball devant la moindre parole de contestation. Des affrontements en règle ont lieu le vendredi soir. Le samedi matin une manifestation silencieuse de plusieurs centaines de personnes réunit les clichois de toutes les générations dans le deuil, mais aussi dans la colère. Lors d'une prise de parole, le maire PS déclare partager la douleur et la colère de ses administrés et promet de réclamer une enquête au ministère. Des responsables d’associations religieuses appellent au calme, d'autres habitants tiennent un discours plus politique et revendicatif en faisant remarquer que Sarkozy dort tranquille dans de jolis draps pendant qu'à Clichy il y a des familles sans boulot, sans logement...3 Dès les premiers jours, l’arrière-plan social de la révolte est parfaitement compris.

Le dimanche soir, alors que les choses semblaient se calmer, des CRS tirent une ou deux grenades lacrymogènes dans la mosquée Bilel de Clichy-sous-Bois, où se trouvaient de nombreuses personnes, et des insultes sont proférées envers les fidèles. A la colère envers la police pour les deux jeunes vies inutilement perdues s'ajoute maintenant l'humiliation d'une attaque contre les générations réunies dans un moment de recueillement, contre une religion qui est la cible d'une stigmatisation constante par le discours dominant, en particulier ces dernières années. Jusque là, jamais on n'avait vu cependant les forces de l'ordre s'en prendre directement à une mosquée4 . Un pas est franchi.

Même les clichois les plus enclins à prôner le respect des forces de l'ordre sont amenés à manifester leur colère : « les jeunes ne pouvaient pas aussi facilement rentrer chez eux et cesser les ‘‘émeutes’’. Il fallait aussi leur dire que nous les comprenions, mais que nous avons une manière plus raisonnable d’exprimer notre mécontentement. Aussi, en signe de protestation contre les agressions policières, nous avons tous collé sur nos vêtements une affiche demandant : ‘‘Respect et justice pour nos enfants et notre culte’’. La médiation s’est ensuite très bien passée, nous continuerons à agir pacifiquement en espérant qu’il n’y ait pas de provocations de la part des forces de l’ordre. »5

Pas de provocations de la part des forces de l'ordre ? Le même soir, Sarkozy juge quant à lui le travail des policiers de Seine-Saint-Denis « remarquable ». Le lendemain, il prétend que la grenade lacrymogène a éclaté en-dehors de la mosquée, puis se rétracte et confirme qu'elle a bien été jetée à l'intérieur (« ce qui ne veut pas dire que c'est un tir fait par un policier »), tandis que le directeur départemental de la sécurité publique en Seine-Saint-Denis considérait quant à lui que « les éléments que nous avons aujourd'hui (...) ont indiqué qu'aucune grenade n'avait été tirée dans la salle de prière »... Bref, tout est fait pour couvrir les agissements des forces de l’ordre. Au cours des semaines qui vont suivre, ce n'est que quand des scènes de violences et de provocations policières auront été diffusées à des heures de grande écoute à la télévision que des sanctions seront prises envers des policiers. Le syndicat policier Alliance se déclarera d'ailleurs immédiatement choqué de la « disproportion » de la réaction, tandis que Sarkozy s'empressera de réitérer que sa confiance dans la police est totale.6

C'est à partir de la nuit du 2 au 3 novembre que les affrontements avec les forces de police et les CRS, les incendies de véhicules et de bâtiments publics s'étendent dans l'Ile-de-France puis en régions. Le 14 novembre, le bilan provisoire était de 8.783 véhicules incendiés, 56 policiers blessés, 2.684 interpellations et 364 incarcérations. On ne s'étonnera pas que le ministère de l'intérieur ne donne pas le nombre de jeunes blessés par les forces de police.

Des bâtiments publics (postes, écoles, collèges, gymnases) et des entreprises privées ont été incendiés, ainsi que de nombreux véhicules. En revanche, hormis les forces de répression elles-mêmes, il est à noter que les émeutiers ne s'en sont pas pris à des personnes physiques. Cela n'a pas empêché le gouvernement de faire monter l'idée que les populations des quartiers concernés se sentaient menacées afin de justifier une réponse répressive accrue.

La réalité était en fait souvent inverse : « certains habitants ici pensent que la police ne va pas les sécuriser. Au contraire, ils en ont peur. Avant, ils avaient écrit ‘‘Police secours’’, aujourd'hui, c'est police tout court. Je ne sais pas quel est vraiment l'élément déclencheur. Cela fait quatre jours que les incidents montent (voitures brûlées, écoles) et que les policiers provoquent. Il y a un ras-le-bol. Un mec qui crame une voiture, il s'exprime comme il peut. Pour que cela s'arrête, je dirais spontanément qu'il faut retirer tous les CRS. Leurs provocations sont tangibles. »7

Le soir du 7 novembre, Villepin annonce devant des millions de téléspectateurs que les préfets seront autorisés à se servir la loi de 1955 pour instaurer l'état d'urgence, ainsi que toute une série de mesures libérales (nouvelles zones franches, abaissement de l'âge d'entrée en apprentissage...). Les courants militants tels que le MIB (Mouvement de l’immigration et des banlieues), qui dénoncent depuis longtemps – et dans un isolement certain – la « gestion coloniale des banlieues », voient leur analyse pleinement confirmée. L'annonce coïncide avec un mouvement de reflux de la révolte sans en être la cause, de sorte que Villepin peut apparaître comme le vainqueur temporaire dans la lutte qui l'oppose à Sarkozy au sein du gouvernement. Celui-ci renchérit alors en demandant que les étrangers ayant participé aux émeutes soient immédiatement expulsés.

Il reste que cette crise, ainsi que les dissensions profondes qui se sont fait jour à cette occasion fragilisent l'autorité du gouvernement. Même le ministre alibi Begag s'est mis de la partie en se permettant de s'étonner qu'en tant que ministre de l'Intégration, il n'ait pas été consulté et en critiquant les outrances de langage de Sarkozy. Chirac a conservé une distance astronomique avec les événements du bas monde, tandis que Villepin a attendu que la situation atteigne son paroxysme pour jaillir, en dépassant Sarkozy sur sa droite et en accédant aux souhaits de Le Pen et de Villiers avec la déclaration de l'état d'urgence, quitte à se faire doubler à son tour par Sarkozy et ses demandes d'expulsion des étrangers.

Il reste que la confiance dans le bras répressif du gouvernement est profondément sapée, et que sa capacité à résoudre ce que les médias appellent les « problèmes d'intégration » (c'est à dire le racisme, les difficultés accrues de l'emploi et du logement pour la partie la plus fragile du prolétariat) est perçue comme proche de zéro. Même si faute d’une autre perspective la répression est considérée comme la meilleure solution par une majorité des salariés, cela n'empêche pas en même temps une large sympathie pour les motifs de la révolte, parfois même une certaine compréhension pour ses méthodes. Qui peut assurer que demain si le GIGN est envoyé dans une entreprise en lutte d'un quartier populaire, il ne sera pas accueilli par les cocktails Molotov de la jeunesse locale ?


La gauche et la révolte

L'ampleur de la révolte a amené toutes les organisations de gauche et du mouvement ouvrier à prendre parti. On peut classer les réactions à gauche en trois catégories :

a) Celle de la partie la plus bourgeoise de la gauche : la direction du PS, pour qui il ne s'agit que de critiquer le gouvernement sur sa façon de cogner. Son porte-parole, Julien Dray, a commencé par être déçu par les déclarations de Jacques Chirac, au motif que « l'on attendait des décisions fortes, des actions, des engagements, et on a eu droit à quelques phrases rapidement jetées, qui sont souvent des lieux communs ». Plus tard, Jospin proposera que l'on utilise la loi de 1955 « avec finesse ». Cependant, la question de savoir jusqu'où on pouvait aller dans le soutien à la répression s'est invitée à la préparation du congrès du PS, qui ne manquait déjà pas de points de clivage, les maires des communes concernées étant plutôt hostiles à l'état d'urgence.

b) En effet, pour les organisations qui ont une base de masse parmi les populations concernées, tout en étant imbriquées dans la gestion de l'ordre existant (CGT, PCF, municipalités de gauche concernées au premier chef comme celle de Clichy-sous-Bois), il s'agit de rétablir le calme institutionnel sans lequel elles perdent toute utilité, de favoriser le « retour au calme » tout en se proposant comme canal légitime des revendications populaires.

c) Parmi les organisations révolutionnaires, la LCR a su se montrer utile en soulignant la légitimité de la révolte et en étant à l'initiative d'efforts unitaires contre la politique de répression. Elle a ainsi pu collaborer avec certaines organisations du mouvement social qui partageaient cette orientation, et contribué à construire un front de contestation du gouvernement. C'est pourtant du MRAP qu’est venue l'initiative de la manifestation du samedi 12 novembre au pont Saint-Michel, initiative tardive qui a malgré tout rassemblé 2.000 manifestants.


Propositions d'analyse et d'orientation

« J'ai brûlé deux voitures. Contrairement à ce que la France bien-pensante imagine, je n'en suis pas fier... Je m'estime en lutte. En lutte pour la reconnaissance des miens, en lutte contre les autorités qui me refusent du travail, en lutte contre ces hypocrites qui ne connaissent rien de la misère dans laquelle je vis et qui osent me traiter de racaille. Je n'ai pas le chauffage chez moi, c'est normal ça ? Si on les écoute, leur discours c'est : ‘‘Arrête de brûler des voitures, reste chez toi et ne nous emmerde pas, sinon plus d'aides sociales’’. Mais c'est pas un musée, la banlieue. On n'est pas des statues venues du Maghreb ou d'Afrique. Nous aussi on a des rêves. On n'est pas uniquement bons à gagner des Coupes du monde ! »9

Mais aussi démission de Villepin, qui surenchérit en déclarant l'état d'urgence pour trois mois et en profite par dessus le marché pour abaisser l'âge de la scolarité obligatoire et annoncer de nouvelles zones franches ! Démission de Chirac, l' « escroc pas facho » de 2002 ! Les politiques libérales sont responsables de la misère, comme des privatisations, de la crise scolaire, comme du chômage. Il faut une alternative politique et vite ! Qu'ils s'en aillent tous !

Ces mots d'ordre ne peuvent pas être lancés abstraitement via voie de presse. La LCR doit montrer qu'elle est aux côtés de la jeunesse révoltée, dans la rue. Elle doit le faire en cherchant à entraîner le maximum d'autres organisations sociales, syndicales et politiques, mais sans que la frilosité des autres organisations l'empêche d'organiser une manifestation, seule ou avec peu de partenaires si nécessaire, et en tous cas sans céder sur des questions de principes. De ce point de vue, il était tout à fait juste de ne pas signer l'appel unitaire « Banlieues : les vraies urgences »10 tout en participant à la manifestation du 16 novembre. La tactique de front unique ne doit en aucun cas devenir une barrière à la mobilisation, d'autant que le vide peut facilement être rempli par des initiatives « spontanées » aventuristes, par des tentatives de récupération au profit du gouvernement, ou par la mobilisation de l'extrême droite.

L'autre urgence est d'organiser un mouvement de solidarité avec les émeutiers qui passent au tribunal et avec ceux qui sont condamnés. Comme dans tout mouvement social, le caractère politique de l'action doit être souligné par nous, et donc le caractère politique de sa répression. Effectivement, quoiqu'on puisse penser du mode d'action il est clair qu'aucun émeutier n'a tiré profit de ses actions, et que le but recherché était bien d'exprimer une colère et de faire pression sur le gouvernement pour que les provocations policières et la casse sociale cessent. Nous devons être à leurs côtés.

Au-delà de ces réponses immédiates nous devons tracer une perspective politique concrète qui puisse fédérer les différentes formes de contestation de la casse sociale : celle d'un gouvernement qui s'attaque réellement aux causes de la colère sociale, un gouvernement des travailleurs déterminé à frapper aussi dur sur le patronat que les flics de Chirac, Villepin et Sarkozy frappent sur notre jeunesse.

Sylvestre Jaffard



1 Lire à ce sujet « L'électeur de ‘‘banlieue’’ vote comme les autres », dans Le Monde du 16 septembre 2005 : « D'autres études bousculent les idées reçues. Celle, par exemple, de Vincent Tournier, de l'Institut d'études politiques de Grenoble, qui a conduit dans les quartiers sensibles de cette ville, en 2003, une enquête sur le rapport à la politique de 1 614 jeunes entre 13 et 19 ans. M. Tournier y a observé un ‘‘phénomène de surpolitisation’’, mesurée par la fréquence des discussions et de l'engagement politiques (pétition, grève, manifestation). ‘‘Ce n'est pas du tout en cohérence avec la théorie selon laquelle la politisation est liée à l'appartenance à un milieu social élevé’’, conclut-il. »

2 Voir à ce sujet le site de la revue Vacarme : http://www.vacarme.eu.org/rubrique94.html

3 Emission de France Inter « Là-bas si j'y suis » du 2 novembre 2005 : http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=773

4 Et pourtant c'est chez les policiers et les militaires que le vote pour Le Pen avait été le plus fort le 21 avril 2002 : 45%. Voir http://1libertaire.free.fr/VoteFN.html.

5 http://www.oumma.com/article.php3?id_article=1747

6 http://permanent.nouvelobs.com/societe/20051113.FAP5905.html?1516

7 http://www.liberation.fr/page.php?Article=336798http://www.liberation.fr/page.php?Article=336798

8 Numéro 1945 du 11 novembre 2005, éditorial d'Arlette Laguiller :

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/article.php?LO=1945&ARTICLE=1

9 « Brahim, 26 ans », cité dans Metro du 10 novembre 2005.

10 http://www.ldh-france.org/actu_derniereheure.cfm?idactu=1148